Nous sommes en deuil

Nous sommes en deuil

Le mardi 10 juin 2025, la communauté éducative est à nouveau en deuil suite à la mort tragique de Mélanie G. poignardée par un élève de 14 ans alors qu’elle assurait la sécurité des élèves à l’extérieur de son établissement, le collège Françoise Dolto à Nogent en Haute-Marne, tandis que des gendarmes fouillaient les sacs à l’entrée du collège. 

Si, cette fois, la ministre s’est rendu rapidement sur place, il a fallu attendre le lendemain pour qu’elle annonce un hommage dans tous les établissements sous la pression du SNES-FSU qui est intervenu auprès du ministère dès l’annonce du drame, pour l’exiger alors qu’il ne prévoyait rien. Pourtant, le soir même, Président et Premier Ministre étaient sur les plateaux pour faire des annonces, des femmes et hommes politiques annonçaient à qui mieux mieux vouloir transformer les entrées de collèges et lycées en sas d’embarquement d’aéroport ou les abords et les couloirs des établissements en studios de téléréalité bardés de caméras. Envisagent-ils de transformer les Assistant.es d’Education (AED) en vigiles d’éducation ? 

Ces Géo-Trouvetou de plateaux télé ne savent plus où donner de la tête pour toujours plus réprimer et restreindre les libertés sous couvert de sécurité, alors que c’est à l’occasion d’une de ces manifestations d’”autorité” voulues par le ministre de l’intérieur que notre collègue à trouver la mort. 

Tous.tes font mine d’ignorer l’état des jeunes et de l’éducation dans le pays, aucun.e ne parle des postes vacants et spécialement dans la santé scolaire. Pire, ils suppriment des postes chaque année sous couvert de baisse démographique alors que la France à le record d’Europe des effectifs par classe. Et pourtant, le nombre de classes en manque d’au moins un.e professeur.e s’accroît, preuve de l’incurie de leur politique. Lorsque les professeurs sont encore présents, ces mêmes, qui ont des trémolos dans la voix pour déplorer les assassinats de personnels de l’éducation, dégradent leurs conditions de travail en leur confiant toujours plus de tâches connexes déconnectées du cœur de leur métier quitte à leur en faire perdre le sens selon l’adage que l’on fait toujours mieux avec toujours moins de personnels et de moyens.

Même si d’autres mesures d’accompagnement sont nécessaires après analyse approfondie de ce que  vivent les élèves, l’urgence pour améliorer la situation passe par l’augmentation des moyens humains et donc la valorisation des carrières pour l’ensemble des personnels et l’arrêt de la politique de précarisation, amplifiée, d’année en année, depuis 2017.